mardi 22 mars 2011

Retour au bercail

Comme promis, un petit message à mes aimables correspondants, toujours un peu inquiets à mon sujet. Je suis bien à Ligny, en train de lire mes journaux en retard et de ranger mes bagages. J'ai passé ma journée dans les transports; dès l'aube, car je me suis levée à 05h pour être sûre de ne pas manquer le train de 07h (fallait que j'aille à la gare à pied, vu que je logeais dans la medina), train qui me consuisait à l'aéroport de Casa. 1h45 de trajet ! Puis mon avion, qui décollait à 11h30. Marie, bravant les embouteillages de 17H, est venue me chercher à Zaventem. Et me revoilà à la maison... devant un vrai steak de chez nous !
Photo: le chellah de Rabat, ou plutôt son enceinte: un décor très marocain, et un de mes meilleurs souvenirs.

lundi 21 mars 2011

Le musée archéologique de Rabat

En parcourant le blog, je m'aperçois que j'ai omis de vous parler de ce musée. Une véritable aventure pour le trouver. De Chellah, j'avais dans la tête d'y aller à pied, ce qui s'est révélé une erreur. Je me suis retrouvée perdue dans le quartier très chic des ministères, tout près du palais du roi - l'actuel. Une ville dans la ville, bien entourée de murailles, on ne voit rien, une tradition marocaine. Après avoir demandé en vain où était ce fameux musée à de multiples gardiens, j'ai abordé un monsieur bien mis qui avait tout l'air d'être un haut fonctionnaire. Il m'a accompagnée jusqu'au musée (on a marché une demi-heure), se détournant de sa propre destination. Franchement, je ne crois pas qu'un fonctionnaire belge en aurait fait autant. La conversation a été passionnante, la compagnie vraiment agréable.
Dans le musée, j'ai été rejointe par le conservateur en personne, qui s'ennuyait je pense, et qui m'a permis de faire des photos en principe interdites; ses commentaires étaient pertinents et passionnants aussi, rien à voir avec ceux d'un guide. Le musée était parfaitement vide. Normal, si tout le monde a les mêmes difficultés que moi pour le trouver...

Photos: l'éphèbe et le chien, deux sculptures de Volubilis.

Tajine de mouton aux pruneaux

Mon chant du cygne avant de retrouver mon régime. Juste une remarque: que ce soit tajine ou couscous, rien à voir avec ce qu'on sert dans les restos belgo-marocains...(et ce que nous préparons !!)
A demain donc, je me lève tôt pour joindre l'aéroport en train, je vous enverrai un petit message au soir, de Ligny. Vacances terminées.

Le chellah

Pour ce qui est du romantisme, le Chellah l'emporte d'une fameuse longueur. Franchement, c'est le site que j'ai préféré au Maroc !!!! Même avant Volubilis.


Imaginez: une grand jardin un peu sauvage, avec des cactus, des palmiers, des bambous et des cerisiers en fleurs, entouré de murailles crénelées, avec des portes gigantesques. A l'intérieur de cet espace clos, des ruines romaines (le port de Sala Colonia), et puis des ruines arabes du 14ème. Le tout pas vraiment mélangé. Colonisé par ... des chats et des cigognes !!!  J'ai adoré.

La casbah des Oudaia




Une des curiosités de Rabat; une casbah entourée de murailles en bord de mer, et à l'intérieur un village peint en blanc et bleu, absolument ravissant. Un jardin bien entretenu. un musée des bijoux absolument remarquable. Et une vue imprenable sur la mer et l'oued qui sépare Rabat de Salé, sa ville jumelle. Autrefois repaire de pirates et de corsaires. Très romantique.

Mon coup de coeur: Rabat

Quand on sort de la gare, à Rabat, on est impressionné par la propreté et la modernité de la ville. Vraiment, Rabat a l'allure d'une vraie capitale, à 1000 lieues de la Casa à moitié délabrée que je n'ai pas aimée. La medina n'a pas le pittoresque de Fès ou Meknès, mais au moins on y est tranquille, on peut regarder à l'aise sans être constamment importuné par des vendeurs agressifs. Juste que traverser les grands axes est un acte de bravoure et presque un suicide...

Je loge cette nuit dans un superbe riad tout neuf - cad qui vient d'être restauré, dans une ruelle cul-de-sac de la medina. Super calme, wifi à tous les étages, grand confort. Voir photos.

Trains et gares

Pas à dire, mais les trains marocains sont pratiques, et les gares bien organisées. Evidemment, on n'est pas encore à l'heure des TGV, mais on n'en demande pas tant. Les messieurs sont très galants et hissent spontanément les bagages des dames dans les casiers. On se fait la conversation. Entre Meknès  et Rabat, ce matin, j'ai discuté littérature avec un agréable jeune homme, et géographie avec un autre. Les contacts sont très faciles avec les hommes, mais plus difficiles avec les femmes. Le poids de l'islam ?
Les contrôleurs sont aimables, et j'ai remarqué que tout le monde les respecte, même les gamins qui sont si arrogants chez nous... Comme quoi...

dimanche 20 mars 2011

Fès







Aujourd'hui, comme prévu, je suis allée à Fès. Très très belle ville, avec des kilomètres de remparts crénelés (du plus bel effet) autour d'un palais impérial dans lequel on ne peut entrer. On ne m'y prendra plus à suivre des remparts d'un palais de 80 ha. Alors je suis allée dans la medina, qui est immense et en plus labyrinthique, la plus grande medina du Maroc je crois. Très difficile de faire des photos dans les souks... En résumé: boutiques de toutes sortes, commerçants collants, medressas de style arabo-andalou, mosquées interdites aux non-musulmans, musées dans de beaux palais restaurés, à vrai dire, j'ai passé une super journée, et je suis rentrée avant la manif !!!
Deux photos demandent explication: le palanquin de mariage (cher, on le loue, une idée pour Marie), et les ateliers des tanneurs (vus d'une terrasse)

Vent de liberté !

C'est le grand jour, on manifeste dans toutes les villes du Maroc, même à Meknès. Cela m'a coûté 5 dirhams (50 cents) parce que mon taxi a dû faire un détour. Photo historique du début de la manif, rassemblement près de la medina et puis en route vers la "ville nouvelle", en fait assez loin d'ici. Dans la vieille ville, la vie suit son cours: promeneurs sur la place, clients aux terrasses, calèches qui trimballent les touristes, et familles qui traînent dans les souks. Ne tremblez pas pour moi, la révolution est en marche hors de mon secteur.

samedi 19 mars 2011

La ville impériale de Meknès


a été bâtie par un contemporain de Louis XIV, tout aussi mégalomane. Je n'ai pas tenu compte des guides papier qui conseillaient d'être motorisé, et je suis partie à pied pleine d'entrain - qui est vite retombé, surtout après la matinée à Volubilis et Moulay Idriss. D'autant plus qu'on ne visite presque rien, une grand partie étant réservée au roi actuel !!! Ce qui explique ma calèche-taxi. Ce qui était une bonne idée, vu que mon barbu m'a emmenée au palais Mansour, récemment restauré, qui ne se trouve dans aucun livre, et j'ai bénéficié d'un guide passionné par son travail et très documenté- pour une fois, j'ai apprécié la visite guidée.
Photos: la longue rue vous donne une idée des dimensions des murailles et vous comprenez que ce soir je sois un tantinet fatiguée...

Moulay Idriss



Après Volubilis, j'ai fait un arrêt à Moulay Idriss, ville sainte qui possède le tombeau du souverain qui a converti le Maroc à l'Islam. Ville développée sur deux collines, entre les deux, le mausolée. Collines dit escaliers. J'ai pris pas mal d'exercice ! Pour photographier les toits du mausolée, car les non-musulmans ne peuvent y pénétrer. Et aussi pour découvrir cet étrange minaret rond, unique en son genre au Maroc.

Volubilis





Pour ceux qui l'ignorent, Volubilis est une ville romaine en ruine. Comme vous le savez, c'est mon type d'excursion favori. Après m'être débarrassée des faux et vrais guides à l'entrée, j'ai parcouru le site à mon allure. Deux heures, pendant que Mustapha dormait. Magnifique. Mosaïques célèbres, mais bien mal protégées. Remarquez le nid de cigognes sur une des colonnes !

Vers Volubilis et Moulay Idriss

Pour cette excursion de 40 km, j'ai loué les services d'un "grand taxi" ; les petits, des Fiat Uno bleu pâle, ne peuvent pas sortir de la ville. Les grands taxis sont des Mercédès. De quelle année, je vous laisse estimer... Le conducteur était un vieux grand-père - c'est souvent le cas, et ils ont tous des fils en France ou en Belgique ! La plupart connaissent bien Bruxelles...

Des Marocains et des Marocaines

Les Marocains sont particulièrement aimables et sociables; ils parlent français à la manière des Flamands, cad qu'ils te tutoient tout de suite; leur prévenance est souvent guidée par l'espoir d'un pourboire, mais pas toujours. Une femme seule est évidemment une curiosité, et tous les hommes me demandent où est mon mari; aujourd'hui deux Berbères (ils s'en vantent) se sont même proposés à me tenir compagnie le soir, après le travail, avec des compliments très bien tournés et de claires allusions aux activités nocturnes. Je n'avais pas autant de succès au Japon !
Les Marocaines sont plus discrètes mais pas avares de sourires; les jeunes ne sont pas toutes enfoulardées; les plus âgées portent une djellabah à capuche et parfois le voile intégral.

Cet après-midi, au bord de l'épuisement, j'ai hélé un taxi local, cad une calèche, et le conducteur était un étudiant en théologie, barbu, plaçant au moins trois Inch Allah dans chaque phrase; un peu fantaisiste dans ces commentaires historiques mais agréable. Il y a de tout au Maroc.

vendredi 18 mars 2011

Le musée Jamaï

Dans la medina de Meknès, une splendide maison patricienne transformée en musée; photos interdites, mais le gardien avait tellement envie d'un pourboire qu'il m'a photographiée une bonne dizaine de fois dans ce somptueux décor, avec des mines d'agent secret. C'est le Maroc. Les vendeurs sont un peu collants dans la medina, mais pas trop. J'aime beaucoup Meknès.

L'inévitable chronique gastronomique


Qu'est-ce que c'est ? Une sorte de flan à base de...pois chiches. Délicieux. Ai oublié le nom...1 dirham la part, autant dire rien... On mange en faisant slirp, j'ai eu beaucoup de succès en sortant ma cuiller de mon sac: les Occidentaux sont organisés.

Meknès

Je suis donc à Meknès, après un interminable voyage en train- 3 heures et demie, plus long que l'avion BXL-Casa !!! Un train super bondé, 8 personnes par compartiment, et certains debout dans le couloir, mais les Marocains sont tellement communicatifs que tout le monde fait connaissance. J'ai ainsi échangé avec un charmant vieux monsieur, conseiller régional pour les crèches, avec une jeune fille qui faisait des études de kiné, un jeune homme qui me conseillait d'acheter une maison au Maroc, car paraît-il, c'est la dernière vogue (je lui ai rappelé que la mode c'était plutôt les Marocains en Europe)...); tout cela était fort intéressant.
A Meknès je loge dans un riad au coeur de la medina, confort un peu basique, mais accueil chaleureux et décor magnifique. On m'a servi une tajine poulet-carottes-olives tout simplement délicieuse. Je projette 3 nuits ici à  rayonner dans les alentours.

Photos: mon riad, une ruelle de la medina

Le trafic

Dingue et désordonné: chacun pour soi, slalom, queues de poisson, klaxons, et la vie d'un piéton qui ne vaut pas tripette. A Meknès, un système original pour le transport de ma valise. Les taximen sont des dangers publics.

Casablanca


Si j'ai beaucoup aimé la mosquée, la ville, par contre, bof. Je suis partie à pied vers le centre, pour admirer les bâtiments art déco qui ont survécu. Bien difficile de les photographier. Casablanca est une ville sale et pauvre, la medina est en ruine, les mendiants sont légion. Bien sûr il y a quelques quartiers select, avec de belles villas de style colonial, mais ce n'est pas assez pour me séduire. Par contre j'ai bien aimé la gare...

La mosquée Hassan II




Je vous résume la visite guidée et les chiffres: la plus grande mosquée du monde après celle de La Mecque, les dimensions pharaoniques, le toit ouvrant, le rayon laser dans la direction de La Mecque, la construction au bord de l'eau et sur l'eau, la décoration intérieure entièrement artisanale... une réalisation étonnante, une foule immense de visiteurs(des groupes), dans toutes les langues...C'est vendredi, aussi une seule visite à 09h, avant la prière. C'est aussi beau que Samarcande, même si c'est neuf... Un choix de photos.

jeudi 17 mars 2011

Au pays de M VI


Le  roi me pardonnera cette familiarité... Je suis à Casablanca, dans un hôtel d'affaires en plein centre, et je me fais draguer (gentiment) par les hommes seuls (il y en a des tas), qui veulent tous me rendre service, en tout bien tout honneur. C'est le Maroc.
Revenons au début. A Zaventem, l'enregistrement fut particulièrement agité; des Africains munis de bagages comme pour un exode (l'avion continue après Casa), pour qui "suivre une file" est une vue de l'esprit; qui refusent de payer le supplément de bagages; qui nécessitent l'appel de la police par les hôtesses; qui s'installent n'importe où dans l'avion et y mettent une ambiance de marché - J'avoue que ce ramdam pittoresque m'a fait regretter la discrétion, la courtoisie et la discipline nippones ! J'avais oublié comment était l'Afrique.
Arrivée à l'aéroport Mohammed V à Casa; file de dieu le père au contrôle des passeports, puis lutte avec les chauffeurs de taxis pour payer un prix correct. C'est le Maroc.
J'ai voulu faire une balade à pied vers les lieux à visiter; le staff de l'hôtel me l'a déconseillé, trop dangereux. J'ai donc pris un "petit taxi" (ils s'appellent réellement comme ça) pour aller voir la mosquée de près (mais seule la tour était éclairée) et le square Mohammed V (mais il paraît qu'il y a des travaux qui empêchent d'approcher), et je me suis encore battue pour que le chauffeur mette le compteur en route. C'est le Maroc.
J'ai bu un verre au bar panoramique de l'hôtel (il y a même des tours jumelles dominant la ville...), où tout le monde est scotché devant les news (la Libye surtout). On boit de l'alcool et il y traîne quelques femmes non voilées.
C'est le Maroc.

mercredi 16 mars 2011

Du bonheur d'avoir une fille qui travaille à Gand...

Ou du moins qui s'y rend régulièrement pour des réunions ! Alors merci Securex, Marie peut me déposer demain à Zaventem en partant à son travail, et me rechercher mardi à l'issue d'une réunion. Vu le manque de ponctualité de la SNCB, c'est une excellente opportunité pour moi. Merci Marie !

Météo

Allez, une bonne nouvelle, de 19 à 24°, grand soleil sur Casa et alentours... J'en connais qui vont m'envier !

dimanche 13 mars 2011

Genèse d'un départ


Lorsque j'ai acquis en décembre un billet d'avion pour Casablanca, les divers potentats d'Afrique du Nord et du Moyen Orient dormaient sur leurs deux oreilles, et rien (du moins vu d'ici) ne laissait prévoir le "réveil arabe". Depuis, l'eau a bien coulé sous les ponts... La Tunisie et l'Egypte ont chassé leur tyran, la révolte gronde au Yemen et au Barhein, la guerre civile sévit en Libye, et d'autres pays manifestent quelques signes d'énervement, dont...le Maroc.


Ce petit séjour au Maroc (5 jours) est un cadeau que je m'offre pour mon anniversaire (un peu en retard direz-vous, en cause les hasards et obligations de l'agenda); j'ai opté pour une visite des villes dites "impériales", en éliminant Marakkech et les montagnes du grand sud, éventuelles destinations à une période moins hivernale.


Alors, quid des revendications marocaines ? Elles se sont exprimées lors d'un rassemblement le 20 février - 350000 personnes, paraît-il, et quelques morts dans les bagarres-pillages qui ont suivi. Le 9 mars, le roi a prononcé un discours solennel, annonçant une profonde transformation politique. Si certains ont salué ces promesses, d'autres en ont souligné les limites, et déploré que la réforme proposée soit uniquement politique; rien sur le plan social ou économique.


Résultat: l'appel à manifester le 20 mars est maintenu, dans tout le Maroc, et les organisateurs espèrent la mobilisation d'un million de personnes.


Je pars le jeudi 17... et je compte visiter Casablanca, Rabat, Meknès et Fès... Le 20, j'ai arrangé mon programme pour me trouver à Volubilis (ruines romaines)et Moulay Idriss (ville sainte); et si ce n'est pas possible, je photographierai la manifestation du toit de mon riad, bien tranquille au coeur de la medina de Meknes (voir photo).